Une flore aussi riche que fragile
Du fait de son contexte biogéographique et du fort taux d’endémisme qui y est associé, l’archipel des Mascareignes (Réunion, Maurice et Rodrigues) fait partie d’un hotspot de biodiversité mondiale.
L’augmentation des menaces, principalement les espèces végétales exotiques envahissantes, fait que plus de 40 % de sa flore indigène est aujourd’hui menacée d’extinction (sur 383 espèces endémiques des Mascareignes, 152 sont menacées).
Face à ce constat, la mission du CBNM quant à la conservation de la flore de l’archipel des Mascareignes est de très haute importance. Les moyens mis en œuvre sont ainsi élargis autant à des outils in situ (en milieu naturel) qu’ex situ (hors milieu naturel).
Une méthode en appui de l’in situ
La conservation ex situ est un ensemble de techniques impliquant la sauvegarde d’un individu d’une espèce menacée depuis son habitat naturel vers un lieu sûr. Pour cela, une partie de l’individu est récoltée (fruit, graine, bouture, marcotte, …) pour être préservée en banque de semences ou en arboretum.
Elle joue un rôle essentiel dans la préservation de la flore menacée, entre autres :
- Fournir des « copies de sauvegarde » des populations sauvages en situation critique dans leur habitat naturel ;
- Fournir des graines pour encourager leur plantation en milieu naturel et ainsi favoriser le renforcement des populations sauvages et la diminution de la pression de récolte sur les semenciers sauvages ;
- Fournir du matériel végétal pour améliorer les connaissances, notamment sur leur méthode de production ;
- Offrir un espace d’apprentissage et d’émerveillement, favorable à leur appropriation ou réappropriation culturelle.
Afin de définir des priorités d’action et de proposer une méthode de mise en œuvre, une stratégie de conservation ex situ de la flore menacée de La Réunion a été rédigée en 2022 et présentée à l’ensemble des partenaires engagés dans la préservation de la flore.
Des fonds ont également été attribués par l’Etat et le Département de La Réunion pour le déploiement de cette stratégie, notamment pour la mise en place des deux grands outils que sont la banque de semences conservatoire et le réseau d’arboretums conservatoires.
Afin de définir des priorités d’action et de proposer une méthode de mise en œuvre, une stratégie de conservation ex situ de la flore menacée de La Réunion a été rédigée en 2022 et présentée à l’ensemble des partenaires engagés dans la préservation de la flore.
Des fonds ont également été attribués par l’Etat et le Département de La Réunion pour le déploiement de cette stratégie, notamment pour la mise en place des deux grands outils que sont la banque de semences conservatoire et le réseau d’arboretums conservatoires.
Les outils mis en oeuvre
L’arboretum conservatoire, un espace vivant
Un arboretum est une collection de plantes vivantes, en pleine terre, structurée, documentée et étiquetée. Souvent utilisé comme support de recherche, d’éducation ou encore d’émerveillement, c’est un espace vecteur de liens entre nature et culture.
L’arboretum conservatoire se focalise sur les espèces végétales menacées d’extinction et répond à deux objectifs principaux :
- En assurant la reproduction des plants, l’arboretum conservatoire vise à fournir de la semence pour encourager les plantations en milieu naturel et ainsi favoriser le renforcement des populations sauvages.
- En intégrant la diversité génétique intraspécifique (au sein de l’espèce), l’arboretum conservatoire vise à favoriser les réponses adaptatives aux changements environnementaux et notamment climatiques globaux.
La banque de semences conservatoire, l’or en graine
Une banque de graine est une collection de plantes vivantes sous forme de semence. C’est un outil de conservation à court, moyen et long terme, au service des actions de préservation et de restauration de la flore. Cet outil peut avoir plusieurs vocations.
La banque de semences conservatoire a pour vocation de conserver des graines d’espèces végétales menacées en assurant le maintien de leur viabilité sur le long terme et de sauvegarder le patrimoine génétique de ces espèces.
Cet outil est composé de deux grands espaces :
- La “salle sèche”, espace soumis à température ambiante (20°C) avec climatiseur, où sont réceptionnés, nettoyés, triés, dénombrés puis stockés les lots de semences récoltés.
- La chambre froide est un espace maintenu à une température constante de 5°C (froid positif) réservée à la conservation des lots de semences à court, moyen et long terme.
Deux outils complémentaires
En tant qu’espaces de production ou de stockage de la semence, avec leur avantages et inconvénients propres, l’arboretum conservatoire et la banque de semences conservatoire sont deux outils complémentaires.
Voir un tableau comparatif des deux outils ou cliquer sur l’image ci-dessous pour agrandir.